Saynètes anachroniques répond à une commande de l’association Merveilleux Prétexte, qui interroge la procession de la Lunade qui a lieu annuellement au mois de juin, à Tulle, depuis 1348. Cet évènement historiquement catholique a gardé des traces de ses origines païennes. De nombreux écrits relatent des croyances ancestrales autour des plantes, de la lune, de la terre, du cycle des saisons… J’ai souhaité montrer ces rituels, qui n’ont jamais été photographiés. La photographie ancre ces croyances dans notre mémoire différemment des textes (qui accompagnent les photographies dans l’exposition).
Cette série (réalisée en 2022) va de paire avec des portraits en couleur des mêmes modèles à découvrir ici.

« Une autre méthode, plus pratique, consiste à allumer du feu dans un vieux seau percé avec de la paille, des feuilles vertes, fougères, branches de sureau… à quoi on ajoute une poignée d’herbes cueillies le matin. Ce feu ne brûle guère et fume beaucoup. On le présente aux portes ouvertes des étables (…) »
Marcelle Delpastre, Le tombeau des ancêtres, éditions PAYOT.


« La cueillette des herbes terminée, une partie de celles-ci sont disposées en bouquet que l’on attache à toutes les ouvertures de la maison (…). Mais je crois surtout qu’ils sont là pour garder la maison, pour empêcher d’y pénétrer ces forces mauvaises, maladies et mauvais sorts (…) »
Marcelle Delpastre, Le tombeau des ancêtres, éditions PAYOT.





« Pousser des cris quand la lune s’obscurcit et perd sa lumière. (…) Au reste, les anciens attribuaient à la Lune le pouvoir de communiquer la fertilité à la terre, d’influer sur toutes les productions et de procurer l’accroissement et la végétation »
Maximin Deloche, La procession dite de la lunade, Imprimerie nationale, 1883.
« Si, quand la lune s’obscurcit, vous voyez encore quelques personnes pousser de grand cris, avertissez-les et dîtes-leur qu’elles pêchent gravement. »
Evêque de Noyon citant St Eloi, Vie de Saint Eloi (écrit au VIe siècle).




Voir la série complémentaire de Saynètes anachroniques ici.